Carpe diem est écrit en grosse lettre.
Sur le palier de son domicile à Senningen (Luxembourg), Carpe diem est écrit en grosse lettre. Cueille le jour : c’est peu dire que Steven Weinberg a fait sienne la devise épicurienne.
Tout respire la vie chez ce personnage au physique de Jean Reno (il est plongeur, n’y voyez pas de rapport). Après son tour du monde retentissant en 2010 (33 500 bornes en 4CV !) et quatre virées délirantes (dont la descente du méridien de Greenwich) l’ancien prof remet le couvert. Toujours avec « la Petite », cette Renault si populaire dans les années 50, symbole de romance à la française.
C’est justement le tour de l’Hexagone qu’il compte achever en 7 semaines, « soit 7 000 km en tout ». Superstitieux notre chauffeur ? Ça fait beaucoup de 7 dans la même phrase ! « C’est volontaire, il s’agit de fêter les 70 ans de la 4CV… », remballe-t-il. Peu importent les chiffres, ce que recherchent Steven et sa femme Marie-Xavier, c’est l’aventure. Et ils l’auront. Même sans traverser le lac Baikal ou la Vallée de la mort, comme lors des précédentes éditions. Rouler en 4CV est une philosophie de vie pour Steven. « Prendre les petits chemins, vivre avec les éléments. Il y a du vent ? Je l’entends dans l’habitacle. L’atmosphère est printanière ? Je le ressens au volant. » Ce à quoi on pourrait ajouter : il fait froid ? Garde ton anorak ! Il fait 35 degrés ? Dommage, on ne peut pas baisser les fenêtres dans une 4CV… « C’est un peu ça, rigole Steven. En Sibérie, nous avions carrément détourné un tuyau du moteur arrière dans l’habitacle pour ne pas geler. Quand j’y repense, c’est n’importe quoi.
Cette voiture aurait dû finir en carcasse dans un désert, mais je ne pourrais jamais m’en séparer. »
Les premiers amours marquent toujours. « La 4CV était ma première voiture. Je vivais à Dijon à l’époque, elle me donnait le sentiment d’une nouvelle liberté. » Surtout, la 4CV est un vecteur de rencontre bien plus que Facebook visiblement. « Tout le monde l’aime avec sa petite bouille. C’est incroyable : en Afrique, en Espagne, comme en Mongolie ou au Canada : partout où je suis passé, elle déclenche un coup de cœur ! » Si un responsable de Renault nous lit, il est temps de lancer la réédition ! Cet attrait irrésistible est une aubaine pour Steven. « Les voyages ce sont les rencontres. La 4CV facilite la conversation.
Les gens viennent vers moi, il suffit que je la gare quelque part. J’ai tellement de bons souvenirs… J’ai même embarqué des inconnus sur des centaines de kilomètres en stop avec ! »
« La Petite »
Steven, Marie-Xavier et « la Petite » vont traverser dix des treize nouvelles grandes-régions de France. « Nous allons suivre précisément le tracé des côtes et des frontières. » De belles rencontres et des bons petits plats en perspective « Douce France… , sifflote déjà Steven. Ce pays est tellement diversifié qu’on n’a jamais fini de le découvrir. » Paroles d’un globe-trotter néerlandais qui a passé son adolescence dans le Sud de l’Hexagone. Le premier point de départ d’un premier voyage assez hallucinant d’ailleurs. « J’avais quinze ans, j’étais remonté au Pays-Bas avec mon nouveau vélomoteur pour le montrer à mes amis. Deux jours et demi sur les petites routes, j’en avais des ampoules au derrière, un chouette souvenir malgré tout ! » On ne sait plus trop où on habite quand on ressort de chez Steven Weinberg. Lui non plus probablement : c’est un citoyen de la Terre, sans bord ni frontière.
Suivez le tour de France en direct sur son blog ! www.weinberg.lu
Source : Républicain Lorrain