Roulez, vieux bolides !

RL20160813Une exposition de voitures anciennes le 15 août à Longuyon.

Une autre le 4 septembre à Hambach.

Plus que jamais les voitures vintage ont la cote. Rencontre avec ces amoureux de l’auto rétro.

Son amour pour les belles américaines remonte aux années 60. « A cette époque, l’Otan avait plusieurs bases militaires dans la région. Le soir, dans les rues de Longuyon, on voyait les soldats américains au volant de Mustang, Chrysler ou Dodge », se rappelle Patrice Maille, aujourd’hui retraité. On imagine alors ces Cadillac jaune citron, d’où s’échappe la voix d’Elvis Presley, faisant vibrer les ondes de la célèbre station de radio Américain Force Network.

« Ces voitures me faisaient rêver. » Depuis 1972, année où il a obtenu son permis de conduire, cet ancien trésorier du club auto rétro de Longuyon roule en voiture ancienne. « Au début j’ai eu quelques véhicules populaires français, puis je suis très vite venu à la voiture américaine. » De 1973, année du premier choc pétrolier, à 1985 c’est une passion qui coûte « le prix de la ferraille ».

La proximité avec le Luxembourg, vivier à cylindrées made in USA, a ses avantages. En tout, ce passionné de mécanique a eu entre ses mains les clés d’une cinquantaine de bolides, tous restaurés par ses soins.

Aujourd’hui, sa collection se compose d’une Ford bordeaux de type F100 (1953), de la mythique Ford Mustang décapotable, peinte d’un rouge rutilant évidemment (1956), et d’une Chevrolet Impala beige convertible (1959), qu’il bichonne pour la traditionnelle exposition de voitures anciennes de Longuyon qui se tiendra ce lundi 15 août.

Belles voitures riment avec beaux jours

A moins de 200 km de là, non loin de la frontière allemande, le village coloré d’Hambach et son Amicale des Voitures Anciennes. Rencontre avec le président, Jean-Paul Spieles, et ses vieux copains, tous membres de l’association.

Il y a Elfriede, la première femme à avoir rejoint l’amicale. A 85 ans, elle en est la doyenne. « Veuve depuis 30 ans, je suis la seule femme du club qui roule avec sa propre voiture, une Ford Capri de 1978 ! », raconte-t-elle fièrement.

Pierre, et sa femme Irène, à qui il a « transmis le virus », possèdent une Ami 6 de 1962. « Sûrement le seul couple de Moselle à rouler avec deux véhicules vintage ! ».

Presque tous ont attendu la retraite pour s’adonner à leur passion des « anciennes », comme ils disent. Tino s’est offert sa Dyane 6, couleur vert épinard à la Popeye, il y a quatre ans. Une passion qui, aujourd’hui, revient cher et qui demande du temps.

« Il faut mettre la main au portefeuille », assure Jean-Paul. Surtout quand on aime les Américaines, comme le président qui a fait venir des Etats-Unis dans un container sa splendide Ford A, couleur taupe de 1930. Coût : « 40 000 €».

Les Européennes sont plus abordables, surtout lorsqu’il s’agit de changer une pièce, mais « comptez quand même 20 000 € pour une 2CV aujourd’hui », confime René, dans les voitures de père en fils sur plusieurs générations, propriétaire d’une Hoffmann 2CV de 1977. Sans parler de l’entretien. « Surtout en hiver à cause de l’humidité. Et la vidange, le graissage, des choses que vous ne faites plus sur des voitures actuelles. » Tous les ans, ils attendent avec impatience le retour des beaux jours, pour laisser leurs berlines modernes au garage et faire vrombir les moteurs des anciennes. Jusqu’à la fin septembre, ils écument courses, rassemblements, salons, parfois en habits d’époque, ou simplement se retrouvent pour la balade du dimanche.

Après leur virée, tarte aux mirabelles et café les attendent chez Jean-Paul. Les blagues fusent. « Il est où le bouton pour l’arrêter ? », plaisante-t-on à propos de Rémi qui raconte encore l’histoire de sa Renault 4 CV, aux portières suicide, « que Renault avait élaborée en cachette en 1943 pendant la guerre. »

RL20160813

Source : Républicain Lorrain

Partager sur...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *